Un diagnostic pour retrouver la puissanc Un diagnostic pour retrouver la puissance
Le passage au banc de puissance constitue un bilan de santé pour le tracteur.
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Un tracteur qui ne tire plus, une prise de force qui ne délivre pas la puissance attendue ou une absence de débit à la sortie des distributeurs hydrauliques sont autant de symptômes fréquents sur les tracteurs anciens. Les solutions existent pour pallier ces différents problèmes mais encore faut-il qu'ils soient détectés à temps.
Lancé il y a plus de douze ans, le passage au banc de puissance est un moyen de diagnostic qui prend de l'ampleur. Le banc d'essai est un frein dynamométrique qui mesure la puissance, le couple et les consommations d'un tracteur. Lors de la réalisation d'un test, le banc de freinage est branché à la prise de force du tracteur. Des débitmètres sont également placés en amont et en aval de la pompe d'injection.
Moins de 100 euros par tracteur
Les passages au banc d'essais sont généralement réalisés par les chambres d'agriculture et les fédérations de Cuma. Dans le grand Ouest, l'association Aile (Association d'initiatives locales pour l'énergie et l'environnement) a été créée en 1996 par l'Ademe Bretagne, la FRCuma et les FDCuma de l'Ouest.
L'Ademe a subventionné l'achat du banc de puissance de l'association. Le contrôle d'un tracteur est facturé 91,50 euros, auxquels il faut ajouter 7,63 euros pour le contrôle de l'hydraulique.
"Le bilan de santé est effectué en moins d'une heure, expliquent les techniciens, ensuite, nous remettons à l'agriculteur les courbes de puissance, de couple et de consommation ainsi que des conseils de réglage et de réparation pour remédier aux éventuels problèmes."
Plus d'un tracteur sur deux doit être réglé
Avec plus de 1.800 tracteurs testés sur trois campagnes, les techniciens d'Aile ont pu dresser un premier bilan. Ils ont constaté que plus d'un tracteur sur deux était suralimenté en carburant, ce qui provoque une surconsommation de fioul. De même, un tracteur sur trois a des problèmes de combustion, une "pathologie" qui provoque une baisse de la puissance disponible.
Plus inquiétant, les essais ont fait apparaître un manque de puissance d'origine sur 10% des tracteurs. Cela signifie que ces tracteurs ont été livrés avec un moteur délivrant une puissance plus faible que celle qui était annoncée par le constructeur. Dans la pratique, plus d'un moteur sur deux ne correspond pas aux puissances annoncées par les constructeurs "mais cette différence se fait généralement au bénéfice de l'agriculteur", explique-t-on à Aile.
"Certains constructeurs ont longtemps fourni des moteurs gonflés de 10 ou 20 ch, ce qui rend plus difficile la détection d'anomalies sur certains tracteurs d'occasion." Pour l'agriculteur, le retour de la puissance passe souvent par un nouveau réglage du débit de la pompe d'injection et le changement des injecteurs en mauvais état.
Suivant l'importance des réparations, il faut compter entre 100 et 1.000 euros pour retrouver les chevaux disparus.
Enfin, des opérations d'entretien courantes comme le nettoyage des filtres colmatés suffisent souvent à restaurer une partie de la puissance perdue.
La vrai performance du moteurAvec la multiplication des normes sur la puissance des moteurs, il est souvent difficile de comparer les tracteurs entre eux. L'avantage du banc d'essai, c'est qu'il indique la puissance délivrée à la prise de force, c'est-à-dire celle qui est directement exploitée par l'agriculteur. Dans ce cas, il ne faut pas s'étonner de découvrir des écarts de puissance importants entre les résultats obtenus lors des tests et ceux qui figurent sur les documentations commerciales. L'écart peut atteindre 30 ch sur les modèles les plus puissants pour lesquels les constructeurs indiquent des puissances maximales en norme ISO. Les techniciens qui réalisent les essais disposent des puissances à la prise de force de ces tracteurs pour pouvoir comparer les résultats. |
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